Rabat, le 24 décembre 2024 – L’Autorité Nationale de Régulation de l’électricité, publie son rapport d’activité au titre de l’année 2023.
En 2023, le Maroc a franchi de nouvelles étapes dans sa transition énergétique, comme le met en lumière le rapport annuel de l’Autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE). Avec une capacité installée atteignant 11,42 GW, soit une augmentation de 363 MW par rapport à l’année précédente, le pays poursuit ses efforts pour diversifier ses sources d’énergie et réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
Diversification des sources d’énergie
La montée en puissance des énergies renouvelables est palpable : elles représentent 40,5 % de la capacité installée, grâce à de nouveaux projets majeurs tels que les parcs éoliens d’Aftissat 2 (200 MW) et de Boujdour (318 MW). Parmi ces sources, l’éolien domine (17,7 % de la capacité totale), suivi de l’hydraulique (11,4 %), du solaire (7,3 %) et des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP, 4,1 %). Cependant, les énergies fossiles continuent d’occuper une place prépondérante, avec 36 % pour les centrales à charbon, 17,3 % pour le gaz naturel et 16,2 % pour le fioul et le gasoil.
Production électrique : des défis à relever
Malgré des avancées significatives, la production d’électricité témoigne de la prédominance des énergies fossiles, qui représentent 78,3 % des 42,38 TWh générés en 2023. Le charbon reste la principale source (64 %), tandis que les énergies renouvelables contribuent à 21,7 % seulement. Cette performance reste en deçà des attentes, compte tenu de leur capacité installée.
L’écart entre la capacité et la production s’explique par des facteurs tels que l’intermittence des ressources naturelles (soleil, vent), la sécheresse limitant l’hydraulique, et l’absence de solutions de stockage suffisantes. Ces défis freinent l’intégration optimale des énergies renouvelables dans le mix énergétique.
Une consommation en hausse
La demande en électricité continue de croître, atteignant 43,95 TWh en 2023, soit une augmentation de 3,8 % par rapport à 2022. La production nationale a couvert 96,3 % de cette demande, le reste étant satisfait grâce aux interconnexions avec l’Espagne.
Perspectives et défis futurs
Pour atteindre l’objectif ambitieux de 52 % de capacité de production renouvelable d’ici 2030, le Maroc devra accroître la flexibilité de son système électrique. Le stockage d’énergie apparaît comme une solution prometteuse, que ce soit via des batteries, le CSP (Concentration Solar Power) ou des STEP. Une étude en cours, initiée par l’ANRE, vise à explorer le potentiel du stockage à grande échelle et à formuler des recommandations pour une transition énergétique efficace et durable.
Bien que le Maroc progresse dans sa transition énergétique, des efforts soutenus sont nécessaires pour maximiser le potentiel des énergies renouvelables et répondre aux défis posés par leur variabilité.
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