Le Maroc entend structurer et renforcer davantage l’efficacité des financements publics et privés dans l’atteinte des objectifs du Nouveau modèle de développement (NMD) et de la Contribution Déterminée au niveau National (CDN). Ainsi, un programme de Transition budgétaire verte (TBV) est mis sur les rails au sein du Ministère de l’Economie et des finances. Le programme qui bénéficie d’un appui de l’Agence française de développement (AFD) a pour ambition d’aligner les finances publiques sur les enjeux climatiques, à travers l’atténuation et l’adaptation aux effets du changement climatique, tout en développant la finance climat. Ses objectifs incluent, entre autres, la mise en place d’un cadre institutionnel pour la coordination de la gestion climatique, l’étiquetage climat des budgets et l’usage d’instruments financiers tels que les obligations vertes. Le secteur des établissements et entreprises publics (EEP) constitue une composante principale du programme TBV, dans la mesure où ces structures publiques interviennent dans la quasi-totalité des secteurs à forts impacts sur l’environnement (eau, énergie, mines, BTP, aménagement, transport, logistique, agriculture…). Les EEP sont invités dans le cadre de ce programme au respect des normes climatiques. Ce qui permettra de répondre aux attentes croissantes des investisseurs en matière de critères ESG (environnemental, social, gouvernance) et facilitera leur accès au financement durable. Les EEP sont également appelés à intégrer pleinement la transition écologique dans leur stratégie, avec des mécanismes incitatifs et des politiques d’achats privilégiant les produits et services verts. Ils doivent également développer des outils de reporting environnemental et intégrer l’analyse des risques climatiques dans leur gestion. Selon l’AFD, dans la droite ligne des engagements internationaux pris par les États dans le cadre de de l’accord de Paris de 2015 et de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, les ministères des Finances ont un rôle clé à jouer, à travers l’outil budgétaire et la notion de transition budgétaire verte, pour impulser la transition vers une économie verte et, en particulier, assurer le financement de la transition bas carbone. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime que les pays du monde entier doivent consacrer annuellement entre 1,8 % et 6 % de leur PIB d’ici 2035 à ces financements afin de rester sur une trajectoire compatible avec l’Accord de Paris. Ce montant n’est atteignable qu’en catalysant à la fois des ressources financières publiques et privées.