Marché mondial des obligations durables: Bilan 2022 et perspectives 2023

Si les émissions obligataires au niveau mondial ont été impactées par le contexte géopolitique, les obligations durables (obligations vertes, sociales, durables et liées au développement durable) ont montré leur résilience en 2022 et devraient afficher une tendance à la hausse en 2023, selon l’équipe de la Recherche ESG Fixed Income de Crédit Agricole CIB ( la banque de financement et d’investissement du groupe Crédit Agricole France). Les perspectives de l’investissement à impact sont excellentes car la durabilité est devenue une priorité majeure des gouvernements, des sociétés et des investisseurs.

Une croissance ralentie mais résiliente du marché des obligations durables en 2022

En baisse de 20% par rapport à 2021, les émissions d’obligations durables (obligations vertes, sociales durables et liées au développement durable) ont souffert de la crise ukrainienne et des conditions de marchés défavorables qui ont également affecté les marchés obligataires conventionnels. L’offre en provenance des sociétés non-financières a été plus sévèrement touchée que celle des autres émetteurs (en baisse de 35% par rapport à 2021). Toutefois, et sur une note plus positive, les obligations durables ont montré une certaine résilience durant l’année. Sur les marchés obligataires EUR, la part des émissions d’obligations durables par rapport à l’offre totale a continué de progresser (environ 35 % pour le secteur non-financier contre 25 % en 2021).

Les émissions durables en hausse de 30% en 2023

Selon l’équipe de la Recherche ESG Fixed Income de Crédit Agricole CIB, les émissions mondiales d’obligations durables pourraient atteindre EUR 880 mds en 2023, soit une hausse de 30 % par rapport à 2022. Une reprise des émissions est attendue de la part des entreprises non-financières en raison de la baisse des liquidités, et parce que les marchés de crédit ne seront probablement pas accessibles de la même manière qu’en 2022. Il y aura également plus d’échéances à refinancer. L’offre d’obligations durables des institutions financières devrait conserver le même rythme de croissance qu’au cours des années précédentes. Du côté des SSA, les émissions durables devraient également croitre et bénéficier de la hausse des décaissements réalisés dans le cadre du programme Next Generation EU.

En termes de devises, environ 50% des émissions devraient être libellés en EUR et 20% en USD.

Même si la prime des obligations durables ou « greenium » restera pertinente en 2023, justifiée par des déséquilibres entre l’offre et la demande et alors qu’il est toujours difficile de comparer les information sur la performance et les objectifs RSE au niveau des émetteurs, les investisseurs regarderont de plus en plus au-delà du contenu des obligations pour se concentrer sur les stratégies des émetteurs.

De la réglementation sur la publication des données RSE à la stratégie verte de la BCE et à son approche de la notation climatique des émetteurs, la dynamique de l’intégration RSE avec une attention accrue en faveur de l’environnement est forte, et annonce un passage progressif du greenium à la prime de risque RSE.

Selon Damien de Saint Germain, Responsable de Credit Research & Strategy chez Crédit Agricole CIB : « À mesure que la communication d’informations s’améliore conformément aux exigences réglementaires et que les entreprises adaptent leurs opérations pour se conformer à un paradigme plus durable, la prise en compte des facteurs RSE dans les processus d’investissement devrait s’accélérer. Dans un contexte de volatilité croissante et alors que la prime de risque réapparait sur les marchés financiers, nous nous attendons à ce que les investisseurs fassent davantage un choix entre les leaders et les retardataires de la transition énergétique. En 2023, nous pensons que les facteurs RSE joueront un rôle clé auprès de la génération alpha. »

Pour plus d’informations, voir le communiqué de Crédit Agricole CIB

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