Le CESE présente son avis sur l’impact du mécanisme carbone européen sur le Maroc

mercredi, 24 septembre, 2025

Rabat – Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a présenté, mercredi à Rabat, son avis sur l’impact du Mécanisme d’ajustement carbone (MACF) aux frontières européennes sur les exportations au Maroc.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part des représentants des départements ministériels, des établissements publics, d’organismes nationaux et internationaux, de la société civile ainsi que des membres du Conseil, s’est déroulée en présence du secrétaire général du CESE, Younes Benakki, du président de la Commission permanente chargée des affaires économiques et des projets stratégiques, Moncef Ziani et du rapporteur de la thématique, Amine Mounir Alaoui.

À cette occasion, le président du CESE, Abdelkader Amara, a indiqué que cet avis a été élaboré suivant l’approche participative propre au Conseil, fondée sur l’écoute des acteurs institutionnels, professionnels et experts, outre des organisations internationales.

M. Amara a souligné que le thème de l’avis revêt une importance capitale pour les industries exportatrices nationales, “étant donné que l’Union européenne (UE) est considéré comme étant le premier partenaire commercial du Maroc et que la mise en oeuvre de ce mécanisme, prévu début 2026, aura des effets directs sur la compétitivité de nos exportations et sur la capacité de nos entreprises à s’adapter aux changements en cours dans les politiques climatiques et environnementales mondiales”.

Dans le contexte des répercussions attendues sur les exportations du reste du monde vers l’UE après la mise en œuvre du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), le président du CESE a noté que pour le Maroc, l’impact direct de ce mécanisme reste relativement limité à court terme.

M. Amara a rappelé que le Maroc s’est engagé, depuis plusieurs années, dans la mise en œuvre de politiques ambitieuses dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et de l’industrie, visant à développer une industrie à faible intensité carbone et à réduire les émissions de gaz à effet de serre, afin d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Dans ce cadre, le CESE propose un ensemble de recommandations structurées autour de trois quatre axes, a fait remarquer M. Amara. Il s’agit de doter le Maroc d’un cadre institutionnel et opérationnel pour préparer efficacement ses exportateurs au MACF, et de mettre en place un cadre stratégique national de tarification carbone, cohérent et progressif. Il s’agit également d’accélérer l’opérationnalisation de la stratégie bas carbone et de renforcer la coopération internationale et régionale pour soutenir la compétitivité des exportateurs marocains et l’efficacité de la transition bas carbone.

De son côté, le rapporteur de la thématique, M. Alaoui, a présenté le contexte dans lequel s’inscrit le MACF, notamment celui du Pacte vert pour l’Europe, visant à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 grâce à un ensemble de politiques et de législations.

Il a ainsi mis l’accent sur les contraintes environnementales qui mettent en avant la nécessité d’un mécanisme pour motiver les entreprises non européennes à baisser leurs émissions, ainsi que les contraintes concurrentielles exigeant mécanisme d’ajustement.

M. Alaoui a précisé que le MACF s’appliquera aux produits de certains secteurs fortement émetteurs de CO2, à savoir le fer et l’acier, l’aluminium, le ciment, les engrais azotés, l’hydrogène et l’électricité.

En outre, il s’est penché sur l’impact du MACF sur le Maroc et la stratégie de décarbonation, notant que la part des exportations marocaines concernées ne dépasse pas 3,7% du total des échanges avec l’UE, dont 2,9% concernent le secteur des engrais.

Le rapporteur de la thématique a également relevé les défis majeurs identifiés par le CESE, et liés notamment au manque de ressources humaines qualifiées et d’informations fiables et standardisées, aux exigences techniques contraignantes et des investissements coûteux pour les industriels nationaux ainsi qu’un  retard dans l’opérationnalisation de certains chantiers de décarbonation.

Cet avis a été adopté à l’unanimité par l’Assemblée générale du CESE, lors de sa 173ème session ordinaire tenue le 28 août 2025.

MAP

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