Communiqué IFC:
Selon un nouveau rapport de Société financière internationale (IFC), publié le 25 octobre 2023, la transition vers une construction écologique pourrait contribuer à réduire les émissions mondiales de carbone dans les chaînes de valeur de la construction d’environ 23 % d’ici 2035, avec une prévision de réduction de 55 % dans les marchés émergents.
Les chaînes de valeur de la construction, notamment la construction et l’exploitation des bâtiments, ainsi que la fabrication de matériaux comme le ciment et l’acier, représentent 40 % des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie et à l’industrie. Une grande part de ces émissions est générée dans les marchés émergents, où les besoins en logements et en infrastructures des populations croissantes entraînent de nouvelles constructions. Aujourd’hui, ces marchés ont souvent recours à des méthodes et des matériaux à forte teneur en carbone.
Le rapport, publié en anglais sous le titre Building Green: Sustainable Construction in Emerging Markets (Bâtir vert : la construction durable dans les marchés émergents), identifie les moyens de développer les pratiques, les matériaux et les technologies de construction écologique dans ces marchés, en particulier l’adoption de normes et de codes de construction écoénergétiques, l’écologisation des bâtiments et des marchés publics, ainsi que des politiques de tarification du carbone. Outre la réduction des émissions, ces changements ont le potentiel de créer 1,5 billion de dollars d’opportunités d’investissement privé dans les marchés émergents au cours de la prochaine décennie.
« La révolution de la construction verte s’accélère, déclare Makhtar Diop, directeur général d’IFC. L’adoption de mesures incitatives appropriées pourrait entraîner une forte augmentation des financements privés qui miseront à la fois sur la nécessité de passer à une construction durable dans les marchés émergents et sur l’énorme opportunité qu’offre cette transition. »
Selon le rapport, l’assistance technique et les instruments financiers tels que les obligations liées à la durabilité, les prêts hypothécaires verts, les fonds verts, les obligations de transition carbone et les portefeuilles carbone neutre peuvent contribuer à exploiter les opportunités d’investissement. Au cours des dernières années, le financement mondial de la dette privée pour la construction verte a été multiplié par vingt, passant d’environ 10 milliards de dollars en 2017 à un montant record de 230 milliards de dollars en 2021. Cependant, seuls 10 % ont été alloués aux marchés émergents.
Le rapport présente également une analyse coûts-avantages de l’adoption des technologies existantes pour réduire les émissions.
Les énergies renouvelables et l’utilisation de nouveaux matériaux, notamment la peinture réfléchissante pour les toits et le revêtement de fenêtres, peuvent réduire considérablement les émissions lors de la phase de construction, qui est responsable de la moitié de toutes les émissions liées à la construction, et générer des économies importantes sur le long terme. L’utilisation de matériaux plus respectueux de l’environnement, de conceptions écoénergétiques et résilientes, la collecte des eaux de pluie et la climatisation de quartier représentent des options attrayantes pour les nouvelles constructions. Enfin, l’amélioration de l’efficacité énergétique et la transition vers des processus plus respectueux de l’environnement, des matières premières durables et des combustibles non fossiles peuvent également réduire considérablement les émissions de carbone lors de la fabrication des matériaux de construction.
Lire le rapport intégral (en anglais)
À propos d’IFC
La Société financière internationale (IFC), membre du Groupe de la Banque mondiale, est la principale institution de développement axée sur le secteur privé dans les pays émergents. Elle mène des opérations dans plus d’une centaine de pays, consacrant son capital, ses compétences et son influence à la création de marchés et d’opportunités dans les pays en développement. Au cours de l’exercice 23, IFC a engagé un montant record de 43,7 milliards de dollars en faveur de sociétés privées et d’institutions financières dans des pays en développement, mobilisant ainsi les capacités du secteur privé pour mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée alors que les économies font face aux répercussions de crises mondiales concomitantes. Pour plus d’informations, visitez www.ifc.org.
À propos de EDGE
EDGE, une innovation d’IFC, permet aux promoteurs immobiliers de construire et de promouvoir des bâtiments écologiques de manière rapide, facile et abordable. EDGE s’appuie sur un logiciel gratuit qui favorise les solutions visant à réduire d’au moins 20 % – la norme pour l’obtention de la certification EDGE – la consommation d’énergie et d’eau, ainsi que l’énergie utilisée à la fabrication des matériaux de construction. L’application gratuite de EDGE propose un logiciel de pointe qui comprend un ensemble sophistiqué de données climatiques et de coûts spécifiques à chaque ville, des modèles de consommation et des algorithmes permettant d’estimer instantanément les coûts et les avantages financiers de la construction écologique. Le programme est soutenu par l’Autriche, le Canada, le Danemark, l’ESMAP, l’Union européenne, la Finlande, le FEM, la Hongrie, le Japon et la Suisse. Pour plus d’informations, visitez le site www.edgebuildings.com.
L’initiative « Excellence in Design for Greater Efficiencies » (EDGE) d’IFC a permis la certification d’une superficie de 60 millions de mètres carrés, au profit de 109 millions de personnes dans 120 pays. L’initiative a ainsi jeté les bases du développement d’un programme de certification verte destiné aux populations à faibles revenus. À ce jour, IFC a investi 12 milliards de dollars et certifié des actifs d’une valeur de 61 milliards de dollars grâce à EDGE.