CGEM: La transition verte au cœur du Whitepaper pour le développement de l’industrie nationale

En date du 29 mars 2023, la CGEM et le Ministère de l’Industrie et du Commerce ont organisé, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la première édition de la Journée Nationale de l’Industrie (JNI), érigée comme une véritable plateforme de dialogue public-privé autour du développement de l’industrie marocaine.

Cette journée, riche en idées et en perspectives, a été marquée par un message de Sa Majesté adressé aux participants à la journée, réaffirmant le rôle de l’Industrie en tant que « levier essentiel et un catalyseur du développement socio-économique inclusif et durable » du pays. [Extrait du Message Royal]

Ainsi la CGEM vient de publier un « Whitepaper « retraçant les orientations du secteur privé pour le développement de l’industrie nationale sur les prochaines années. Ce document, élaboré suite à la JNI, avec le concours de toutes les fédérations industrielles de la CGEM, constitue une feuille de route claire des actions à mener sur les prochaines années pour assurer la souveraineté industrielle nationale. La transition énergétique, la décarbonation et l’efficacité hydrique sont au cœur des axes d’orientations stratégiques

Sur le volet La transition énergétique, la décarbonation et l’efficacité hydrique, lit-on :

Au Maroc, l’énergie consommée est pour près de 90% fossile et importée. Cette situation préjudiciable aux ambitions climatiques du Royaume est de nature à entraver son processus de développement économique et à exposer sa balance des paiements au vu des fluctuations des cours internationaux et des approvisionnements externes.

L’électricité représente environ 20% de l’énergie consommée et reste produite à partir de sources fossiles pour 80%, induisant de fortes émissions de Gaz à Effet de Serre (plus de 25% des émissions).

L’énergie électrique demeure relative[1]ment coûteuse pour l’entreprise avec un écart de l’ordre de 20% avec les pays compétiteurs (Turquie, Egypte, Tunisie, etc.). Cependant, la dépense énergétique ne constitue pas un coût fixe pour l’entreprise et peut être réduite si des changements sont opérés en adoptant des mesures d’efficacité énergétique et en recourant massivement aux énergies renouvelables ou à d’autres sources d’énergies propres et décarbonées.

L’ambition du Maroc a été portée par un objectif de part des capacités EnRs dans la production nationale fixée à 52% et de réduction de la consommation d’énergie de 15% à l’horizon 2030. De même, le pays s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 44,5% d’ici là. Sur la  période 2020-2030, la production d’énergie est le principal secteur concerné par  la réduction des émissions avec un taux  de 34,5%.

Le rapport sur le NMD fixe l’objectif pour le Maroc de « devenir champion régional de l’énergie bas carbone » et d’atteindre un coût de l’énergie électrique pour les industries énergivores de 0,5 dh/kWh  à horizon 2035. Dans cette optique, le rapport rejoint la vision exprimée par la CGEM, afin d’offrir des facteurs de compétitivité importants à nos industries (en termes de coûts et de limitation de la  teneur en carbone), de maximiser la valeur ajoutée locale de ce secteur, et de  bien positionner le Maroc dans certaines  chaînes de valeur internationale via la décarbonation de l’énergie, qui est de plus  en plus une nécessite.

Afin de concrétiser cette vision, il est primordial de mettre l’accent sur la réforme du secteur et de sa gouvernance et faire le plaidoyer d’une libéralisation progressive du secteur, en intégrant la moyenne tension dans le périmètre libéralisé, avec un régulateur fort, garant de la véracité des coûts et de la qualité des opérateurs.  Par ailleurs, il est également recommandé de libérer le plein potentiel de la production décentralisée, notamment en ce qui concerne l’injection de l’excédent d’énergie avec contrepartie et la possibilité d’investissement par des tiers avec .faculté de vente d’électricité à l’auto-consommateur

Le Maroc, fort de ses ressources naturelles, dispose d’une fenêtre d’opportunité unique pour maîtriser ce facteur de production essentiel, permettant ainsi de placer le développement industriel dans  la trajectoire voulue par le NMD.

Sur un autre plan, le Maroc connait depuis plusieurs années une sécheresse exceptionnelle, avec des effets lourds sur le climat socio-économique. La baisse du niveau de stock d’eau brute lié au manque de précipitations, incite à construire, en urgence, une capacité de traitement d’eau dessalée afin de garantir une souveraineté dans ce domaine vital.  Il est plus que nécessaire de faire émerger un écosystème autour des entreprises marocaines en mesure de garantir une souveraineté dans ce domaine et plus précisément le dessalement.

Par ailleurs, la transition vers la mobilité électrique est un mouvement irréversible compris et adopté par pratique[1]ment tous les pays. Le Maroc gagnerait à faire émerger un écosystème pour profiter au mieux de cette transition à travers la création d’une offre marocaine liée à l’énergie verte, tant sur la partie mobile, sur la borne de recharge que sur les logiciels et systèmes de paiement et services associés, à travers certains leviers :

– Sensibiliser les industriels et les pouvoirs publics sur le risque d’une transition forte et rapide vers la mobilité électrique. Si cette transition n’est pas bien lue et anticipée, cela risquerait de créer des effets contraires aux bénéfices escomptés.

– Sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité de faire évoluer la capacité du réseau d’électricité afin de per[1]mettre la transition vers la mobilité électrique.

– Définir ensemble (secteurs public et privé) une vision claire et ambitieuse pour développer une offre de produits et solutions en mesure de capter un maximum de valeur ajoutée locale, tant sur la partie mobile que sur la partie infrastructure de recharge.

Enfin, l’efficacité énergétique reste un maillon essentiel à la réussite de ce chantier, il est donc primordial d’agir en :

– Sensibilisant les industriels sur l’importance de l’efficacité énergétique : l’énergie la moins chère est l’énergie que ne se consommons pas.  

– Sensibilisant les pouvoirs publics sur l’importance de l’adoption de mesures incitatives pour encourager les indus[1]triels sur le chemin de l’efficacité énergétiq0ue.  

– Développant l’expertise marocaine dans les domaines liés à l’ingénierie de l’efficacité énergétique.  

– Stimulant le besoin chez les industriels afin de créer une demande continue en mesure de faire émerger une offre en ingénierie de l’efficacité énergétique.

– Créant le lien entre le développement de l’efficacité énergétique et la baisse de la dépendance aux énergies fossiles.  

– Développant l’innovation et la R&D dans les domaines de l’efficacité énergétique.

Vous pouvez accéder à ce Whitepaper via ce lien :  230427 White Paper CGEM industrie.pdf

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