Le volume mondial de gaz torchés atteint son niveau le plus bas depuis 2010

La baisse constatée en 2022 équivaut au retrait de trois millions de véhicules routiers.

WASHINGTON, 29 mars 2023 – Selon de nouvelles données satellitaires compilées par le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) (a) administré par la Banque mondiale, la tendance à la baisse a repris en 2022, le torchage du gaz dans le monde ayant diminué de 5 milliards de mètres cubes (Mm3) pour atteindre 139 Mm3, son niveau le plus bas depuis 2010.

« Après une décennie de stagnation, les volumes mondiaux de gaz torchés ont diminué d’environ 3 % en 2022, et c’est une baisse bienvenue, en particulier à une époque où de nombreux pays s’inquiètent de leur sécurité énergétique. Nous continuons d’encourager tous les producteurs de pétrole à exploiter différentes options pour mettre fin à cette pratique polluante et source de gaspillage », déclare Guangzhe Chen, vice-président de la Banque mondiale pour les infrastructures.

Trois pays sont à l’origine de la plus grande part de la baisse constatée en 2022 : le Nigéria, le Mexique et les États-Unis. En outre, deux autres pays — le Kazakhstan et la Colombie — se distinguent par une réduction constante des volumes de gaz torchés au cours des sept dernières années.

Par ailleurs, l’intensité du torchage mondial, c’est-à-dire la quantité de gaz brûlés par baril de pétrole produit, est tombée à son niveau le plus bas depuis le début de la collecte de données satellitaires, dans un contexte marqué par une augmentation de 5 % de la production pétrolière en 2022. Une évolution qui témoigne du découplage progressif et durable de la production de pétrole et du torchage.

Malgré ces progrès, les neuf pays où cette pratique est répandue sont toujours responsables de la grande majorité du torchage : la Russie, l’Iraq, l’Iran, l’Algérie, le Vénézuela, les États-Unis, le Mexique, la Libye et le Nigéria représentent près des trois quarts des volumes de gaz torchés pour moins de la moitié de la production mondiale de pétrole.

Les données satellitaires montrent que la diminution des exportations de gaz russe vers l’Union européenne ne s’est pas accompagnée d’une augmentation du torchage en Russie. Tout au long de l’année 2022, l’Union européenne a considérablement accru ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis, de l’Angola, de la Norvège, du Qatar et de l’Égypte, ainsi que par gazoducs depuis l’Azerbaïdjan et la Norvège. Parmi ces pays, seuls les États-Unis, l’Angola et l’Égypte ont réalisé des progrès substantiels pour valoriser et exporter sous forme de GNL le gaz en excédent qui aurait autrement été brûlé.

Le GGFR estime qu’en 2022, le brûlage à la torche a rejeté 357 millions de tonnes équivalent CO2, soit 315 millions de tonnes sous forme de dioxyde de carbone et 42 millions de tonnes sous forme de méthane. Le rapport se penche également sur l’état de la science et les incertitudes entourant la quantité de méthane libérée par le torchage, et constate que les émissions de méthane pourraient être beaucoup plus importantes que les estimations précédentes. Par exemple, si l’efficacité moyenne d’une torchère à brûler le méthane s’avérait inférieure de cinq points de pourcentage seulement par rapport aux hypothèses en vigueur, les quantités libérées à l’échelle mondiale seraient trois fois supérieures aux estimations actuelles.

«  Nous sommes préoccupés par la quantité de méthane émise par les torchères, en particulier celles qui ne fonctionnent pas correctement.  Le méthane est un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le dioxyde de carbone à court terme. Nous devons donc mieux comprendre l’ampleur de ce phénomène et nous intensifions notre action pour aider les pays en développement à réduire les émissions de méthane », explique Zubin Bamji, responsable du programme du GGFR à la Banque mondiale.

À propos : Le torchage est la méthode de brûlage du gaz naturel pratiquée sur les sites de production pétrolière. Ce gaz qui est gaspillé pourrait remplacer des sources d’énergie plus polluantes, améliorer l’accès à l’énergie dans certains des pays les plus pauvres du monde, et assurer à de nombreux autres la sécurité énergétique dont ils ont tant besoin.

Le Partenariat mondial pour la réduction des gaz torchés (GGFR) est un fonds fiduciaire et une coalition de gouvernements, de compagnies pétrolières et d’organisations multilatérales qui s’efforcent d’éliminer le brûlage systématique de gaz à la torche sur les sites de production pétrolière du monde entier. Le GGFR aide à la recherche de solutions pour remédier aux multiples obstacles techniques, économiques et réglementaires auxquels se heurtent les efforts de réduction du torchage. Le GGFR, en collaboration avec la NOAA, l’agence américaine en charge de l’étude de l’océan et de l’atmosphère, et le Payne Institute de la Colorado School of Mines, a produit des estimations sur les volumes de gaz torchés sur la base d’observations recueillies par deux satellites lancés en 2012 et 2017. Leurs capteurs de dernière génération détectent les rayonnements infrarouges de la chaleur émise par les installations d’exploration et d’exploitation pétrolières et gazières.

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