Bank Al-Maghrib a édicté, en 2021, une Directive réglementaire qui demande aux banques d’intégrer les enjeux climatiques et environnementaux dans leur dispositif de gestion des risques et qui les incite à promouvoir la finance verte.
Pour accompagner les banques dans l’application de cette directive, des études sont en cours sur l’exposition du secteur bancaire aux risques climatiques physiques et de transition et qui visent trois objectifs : (1) l’évaluation des
expositions et des canaux de transmission des risques climatiques au secteur financier, (2) l’analyse de la vulnérabilité du secteur bancaire aux scénarii de
chocs climatiques actuels et futurs, (3) la projection
de l’impact futur potentiel des scénarios climatiques sur les bilans des banques (ratios de solvabilité et les créances en souffrance), à travers un exercice de stress test.
C’est ce qu’a déclaré Abderrahim Bouazza, Directeur Général de Bank Al-Maghrib lors d’une table ronde co-organisée le 16 mars à Rabat avec la Coalition Marocaine pour l’Eau, sur la Gouvernance de l’eau dans un contexte de rareté.
Au Maroc, le risque physique est le risque climatique le plus important actuellement, du fait des cycles de sécheresse et des inondations liés aux changements climatiques très fréquents. Les inondations en particulier causent
en moyenne des pertes directes estimées par la Banque Mondiale à 450 millions de dollars par an et affectent davantage les ménages vulnérables.
En plus les risques d’inondation peuvent être accentués du fait que le littoral du pays, qui concentre plus de 65 % de la population et 90 % de l’industrie, est exposé à l’élévation du niveau de la mer. Le risque physique est d’autant plus
important en l’absence de mécanismes de financement et de couverture des risques d’inondation suffisantes.
Les changements climatiques et la transition vers une économie verte nécessitent des investissements très importants. » Pour leur mobilisation, les marchés ont besoin d’informations financières sur les risques climatiques. C’est
l’objectif recherché par les études en cours et le projet de mise en place d’une taxonomie verte simplifiée couvrant le secteur bancaire, le marché des capitaux et le secteur des assurances que compte mener la Banque centrale, avec l’appui technique de la Banque Mondiale et de la société de Financement International (SFI), en vue d’assurer le développement du marché financier vert et de
renforcer la transparence autour du climat et de la finance climat. », a détaillé le DG de BAM.