Le Maroc signe le Cadre de coopération des Nations Unies pour le Développement Durable 2023-2027

Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, et la Coordonnatrice résidente des Nations Unies au Maroc, Mme Nathalie Fustier, ont signé, lundi 13 mars 2023 à Rabat, le Cadre de coopération des Nations Unies pour le Développement Durable (CCDD) 2023-2027.

Ce CCDD représente l’instrument de référence pour la planification et le suivi de la mise en œuvre des activités des Nations Unies au Maroc, pour l’atteinte du Programme de développement à l’horizon 2030.

Élaboré de façon conjointe par le gouvernement marocain et le Système des Nations Unies pour le Développement, le CCDD 2023-2027 est le résultat de consultations menées par le Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains Résidant à l’Etranger et le Bureau du Coordonnateur Résident avec les départements ministériels et les institutions nationales, la société civile, le secteur privé, le monde académique, les partenaires sociaux et les partenaires techniques et financiers du Royaume.

Ce Cadre de coopération a été conçu dans un contexte marqué par la volonté de repenser le modèle de développement marocain, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, notamment face à la pandémie de COVID-19 et ses répercussions économiques et sociales.

Cette cérémonie de signature marque l’entrée en vigueur effective du cinquième cycle quinquennal de coopération pour le développement entre le gouvernement marocain et le Système des Nations Unies.

Cette étape ouvre la voie à la mise en œuvre du Cadre de coopération, à travers ses activités de mobilisation de ressources, de mise en œuvre des programmes prévus, de leur suivi et de leur évaluation.

Cette cérémonie s’est déroulée en présence des représentants des institutions et organisations ayant participé à l’atelier national de préparation du CCDD (novembre-décembre 2021), à savoir les départements ministériels et autres institutions nationales, le secteur privé ainsi que la société civile.

Élaboré de façon conjointe avec le gouvernement marocain, le CCDD 2023-2027 s’articule autour de quatre axes stratégiques qui se déclinent sous formes de priorités stratégiques :

1. Transformation économique inclusive et durabilité

  • Promouvoir une meilleure intégration des secteurs productifs au sein des chaînes de valeurs notamment à l’export, tout en assurant une montée en gamme de la production, dans le respect des normes internationales du travail et des normes environnementales. 
  • Contribuer à la dynamisation de l’écosystème entrepreneurial, notamment en appui aux TPE et entreprises sociales et solidaires, permettant ainsi l’accélération de l’intégration de l’informel et la création d’emplois décents, notamment pour les femmes et les jeunes.
  • Appuyer la stratégie écologique et l’émergence d’une économie circulaire et à faible émission de carbone.
  • Investir dans l’innovation et le développement de capacités en recherche et développement.

2. Développement du capital humain

  • Appuyer les efforts du gouvernement pour assurer l’accès équitable, pérenne et de qualité à l’éducation, à la santé et à la culture à tous les âges, y compris pour les plus vulnérables.  – Renforcer la vision holistique et intégrée de la santé dans toutes les politiques publiques pertinentes, en tirant les leçons de la pandémie de COVID-19 pour une refonte du système de santé.
  • Appuyer le renforcement des performances éducatives, du préscolaire à l’université en passant par les compétences de vie, tout au long du parcours de formation et à tous les âges, pour permettre à chaque individu de réaliser pleinement son potentiel.
  • Promouvoir la culture comme catalyseur de développement durable, moyen d’épanouissement et de cohésion sociale.

  • 3. Inclusion et protection sociale

  • Appuyer la généralisation des mécanismes et des services de la protection sociale visant à renforcer la résilience des familles et des populations les plus vulnérables, à assurer la couverture sociale et médicale de base de toute la population, y compris à travers le renforcement de sa gouvernance et la soutenabilité de son financement.
  • Concrétiser la transformation de la fenêtre démographique ouverte au Maroc en un véritable dividende en favorisant l’inclusion des jeunes, afin qu’ils/elles puissent réaliser pleinement leur potentiel de membres productifs de la société.
  • Favoriser l’inclusion sociale et la protection des populations les plus vulnérables à la marginalisation ou laissées-pour-compte.
  • Résorber l’écart aux services sociaux de base entre les mondes urbain et rural afin de réduire les inégalités territoriales.

  • 4. Gouvernance, résilience et développement local 

  • Harmoniser les cadres juridiques avec la Constitution et les engagements contractés par le Maroc et appuyer leur mise en œuvre, notamment à travers la réforme du système judiciaire, en vue de renforcer l’environnement favorable à l’exercice des droits humains.
  • Appuyer les institutions nationales dans la mise en œuvre de leurs stratégies de promotion et de protection des droits humains, ainsi que dans l’élaboration de rapports, de suivi et d’évaluation en la matière.
  • Renforcer le processus de réforme de l’administration à travers la bonne gouvernance, la transparence et l’accélération de la digitalisation.
  • Appuyer la cohérence, l’efficacité et l’efficience des politiques publiques à l’échelle nationale, ainsi que leur convergence aux niveaux local et régional, notamment à travers la production, l’accès, l’utilisation et l’interopérabilité de données probantes relatives au suivi et à l’atteinte des ODD, en particulier à l’échelle des régions et provinces du Royaume du Maroc.
  • Contribuer au renforcement des capacités aux niveaux de l’administration central, des services déconcentrés, des collectivités territoriales, du secteur privé, de la société civile et du monde académique, dans le cadre de la subsidiarité et de la démocratie participative prévues par la régionalisation avancée.
  • Appuyer les initiatives en vue de favoriser l’émergence d’écosystèmes locaux, facteurs de diversification économique et de résilience, en milieu rural et dans les petites et moyennes villes.

A l’occasion de cette cérémonie de signature, M. Bourita a prononcé une allocution soulignant que ce Cadre s’aligne parfaitement avec les axes et les objectifs du Nouveau Modèle de Développement voulu par Sa Majesté le Roi et les stratégies et programmes sectoriels de développement.

Ce nouveau Cadre « traduit la volonté du Maroc de concrétiser ses engagements internationaux tel que reflétés dans l’agenda 2030 pour le développement durable », a soutenu M. Bourita, relevant qu’il réserve, à juste titre, une place importante aux domaines où un effort supplémentaire est nécessaire pour relever les défis des Objectifs de développement durable (ODD).

Notant que le Maroc est sur la bonne voie pour réaliser ces ODD, le ministre a indiqué que ce Cadre s’inscrit dans la nouvelle génération des instruments de coopération issue de la réforme du système des Nations Unies pour le développement, ajoutant qu’il représente le couronnement d’un processus de dialogue et de préparation transparent et inclusif auquel ont été associés toutes les composantes du système onusien de développement, les différents départements ministériels, les Institutions nationales concernées ainsi que la société civile, sur les priorités d’action communes.

Le Maroc, conformément aux Hautes Instructions de SM le Roi, est prêt à partager ses expériences mais aussi à apprendre des meilleures pratiques, a, par ailleurs, soutenu M. Bourita, estimant que grâce à son réseau mondial, le Système onusien peut être un facilitateur et un accompagnateur.

La signature de ce nouveau Cadre marque le lancement officiel d’une étape nouvelle dans le partenariat entre le Maroc et le Système des Nations Unies pour le Développement, s’est également félicité le ministre, indiquant qu’il offre l’opportunité d’approfondir davantage la coopération entre le Royaume et le Système onusien pour le développement et de contribuer aux chantiers de développement du Maroc en s’adaptant aux questions nouvelles et émergentes.

Il a relevé, dans ce sens, que le nouveau Cadre de coopération représente une feuille de route commune, encadrant l’accompagnement de l’ONU des efforts de développement du Maroc, précisant que si la préparation de ce Cadre s’est inscrite dans une démarche inclusive et participative, sa mise en œuvre et son évaluation requièrent les mêmes exigences en termes d’inclusivité, de transparence et d’engagement.

S’agissant de la réalisation des objectifs du nouveau Cadre de coopération, M. Bourita a évoqué certains prérequis, notamment l’engagement de tous en faveur d’un repositionnement de l’action de l’équipe de l’ONU pour apporter un appui ciblé et adapté et ce, dans un cadre de partenariat fondé sur la concertation et la transparence, en étroite coordination avec le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, en sa qualité de Coordonnateur national avec le Système onusien.

Il a également mis l’accent sur la recherche d’une valeur ajoutée en termes d’innovation, de projets de coopération porteurs, novateurs, à effet systémique et ayant un impact visible et palpable, en donnant l’exemple de l’expérience des Laboratoires d’Accélération du PNUD (Accelerator Labs), le but étant de favoriser de nouvelles approches pour proposer des solutions novatrices qui correspondent à la complexité des défis de développement.

Le ministre a, par ailleurs, souligné l’importance de la mobilisation de partenariats multi-acteurs et multisectoriels, insistant sur l’utilité de prendre des mesures concrètes pour la promotion de partenariats porteurs, assortis d’objectifs réalisables et mesurables.

Il a, en outre, mis en avant la nécessité de l’investissement dans la coopération Sud-Sud et triangulaire en tant que priorité stratégique, en appui à l’intégration régionale et au développement de l’Afrique, faisant remarquer que le Maroc a développé une politique de coopération axée sur des projets structurants d’envergure, générateurs de richesse, de croissance et ayant un impact positif sur la stabilité et la paix dans le Continent.

Rappelant que ce Cadre de coopération, préparé dans un contexte de poly-crises qui a impacté le Maroc à l’instar de tous les pays, doit servir d’instrument fédérateur devant mobiliser plusieurs acteurs en appui aux politiques de riposte et de relance du gouvernement, M. Bourita a insisté sur la centralité d’un meilleur repositionnement de l’équipe pays pour pouvoir accompagner la voie de l’émergence que le Maroc a choisi d’emprunter par des idées nouvelles et des projets novateurs. « La pertinence de l’action des agences des Nations Unies en matière de développement en dépend énormément », a-t-il conclu.

Article précédentGreenTech : IRESEN et Viridian renforcent les capacités des hubs d’innovation en Afrique
Article suivantEfficacité énergétique: L’ONEE s’allie à la SIE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici