En mai 2022, les Assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement mettront l’accent sur l’impact du changement climatique en Afrique et sur la nécessité d’une transition énergétique équitable, a annoncé Vincent Nmehielle, son secrétaire général, mercredi 20 avril.
C’était lors d’une conférence de presse en ligne rassemblant les journalistes désireux d’en savoir plus sur l’agenda de l’événement, qui se déroulera du 23 au 27 mai 2022 à Accra, au Ghana.
Pour la première fois depuis 2019, nombreux sont les délégués qui pourront, cette année, se rencontrer les uns les autres aux Assemblées – la 57e Assemblée annuelle de la Banque africaine de développement et la 48e du Fonds africain de développement.
Le thème, « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste pour l’Afrique », entend offrir aux Gouverneurs de la Banque un cadre où partager leurs expériences et leurs engagements en matière de lutte contre le changement climatique et de transition énergétique, ainsi que les politiques et les mesures prises pour y faire face, a expliqué M. Nmehielle.
« Les gouvernements pourront montrer ce que font leurs pays respectifs en ce domaine », a ajouté le secrétaire général. La commémoration du 50e anniversaire du Fonds africain de développement – l’instrument de prêts concessionnels du Groupe de la Banque – sera l’un des temps forts de cette édition.
Ces Assemblées annuelles 2022 seront aussi comme le prélude de la Conférence 2022 des Nations unies sur le changement climatique, dite COP27 et qualifiée de « COP africaine » car prévue en Égypte, au mois de novembre. Les gouvernements africains y défendront une nouvelle fois les positions du continent en matière de lutte contre le changement climatique.
Au côté du secrétaire général, l’économiste en chef par intérim et vice-président de la Banque africaine de développement Kevin Urama, le vice-président chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte Kevin Kariuki, et le directeur du département Agriculture et Agro-industrie – qui représentait son vice-président – Martin Fregene ont rejoint la conférence de presse, pour répondre aux questions des quelque 80 journalistes présents.
Rappelant le rôle de leader d’opinion que la Banque assume en Afrique, Kevin Urama a précisé que trois événements du savoir majeurs et ouverts au public viendraient rythmer ces Assemblées : construire une économie numérique, emplois verts pour les jeunes et une session spéciale sur le changement changement climatique, qui prévoit le lancement de l’édition 2022 du Rapport sur les perspectives économiques en Afrique.
Les responsables de la Banque réunis pour cette conférence de presse ont répondu à un large éventail de questions, notamment sur le rôle de la Banque dans le développement des infrastructures et la transition énergétique en Afrique, ainsi que sur un plan de 1,5 milliard de dollars destiné à éviter la crise alimentaire que pourrait engendrer la guerre en Ukraine.
La résilience est un concept global, selon le vice-président Urama : « La Banque va concentrer davantage encore ses investissements dans les infrastructures pour renforcer la résilience des pays, la résilience sociale, la résilience économique mais aussi la résilience environnementale en général, qui inclue la résilience climatique. »
Chargé de l’Électricité, de l’Énergie, du Climat et de la Croissance verte, le vice-président Kevin Kariuki a relevé que la Banque africaine de développement n’investissait plus dans de nouveaux projets liés au charbon. « Toutefois, quand il s’agit de gaz, nous savons bien que l’Afrique doit s’attaquer à sa pauvreté énergétique et, pour y parvenir, il nous faut envisager toutes les sources d’énergie autres que le charbon. Aussi, notre position à ce jour est que tant qu’un pays comptabilise un projet gazier dans ses Contributions déterminées au niveau national, la Banque investira dans pareil projet de centrale au gaz », a-t-il indiqué.
Martin Fregene, qui dirige le département Agriculture et Agro-industrie de la Banque, a quant à lui précisé que le plan d’aide alimentaire de 1,5 milliard de dollars répondrait aux besoins immédiats que le conflit en cours en Europe a entraînés. Il va aider les agriculteurs en leur fournissant semences et engrais pour la prochaine saison des pluies, qui commence vers le mois d’octobre dans l’hémisphère sud. La Banque dispose aussi d’un plan à moyen et long terme pour aider les pays à renforcer leur résilience, baptisée « Mission 1 pour 200 ». Objectif : permettre aux agriculteurs d’accroitre de 100 millions de tonnes leur production alimentaire, afin de nourrir 200 millions de personnes.
Qualifiant les journalistes de « partenaires et défenseurs du développement », Vincent Nmehielle les a invités à faire connaître l’impact du travail de la Banque et à jouer de leur influence sur leurs gouvernements respectifs pour parvenir aux changements qu’ils souhaitent.
« La Banque est un catalyseur […]. La Banque existe pour aider ses pays membres régionaux à accomplir leur développement socio-économique », a insisté le secrétaire général du Groupe de la Banque. Et de conclure : « Les Assemblées annuelles sont un moment passionnant. Nous avons hâte de vous y voir ».